Renforcer notre souveraineté sanitaire : un défi collectif

Nous avons cosigné avec Audric Darras, une tribune dans Les Echos portant sur un enjeu crucial : la souveraineté sanitaire en France.

Alors que la cession partielle d’une filiale de Sanofi, Opella, à des investisseurs américains vient raviver le débat, la dépendance de notre pays dans la production de médicaments est un enjeu majeur. Avec 80 % des principes actifs aujourd’hui fabriqués hors d’Europe, principalement en Inde et en Chine, il devient vital de réinventer notre stratégie pour garantir notre sécurité d’approvisionnement.

Si l’effort de réindustrialisation, amorcé depuis la crise sanitaire, progresse, il s’étalera nécessairement sur le long terme et ne couvrira pas l’ensemble de la chaîne de valeur pharmaceutique. Concrètement, la France ne pourra pas rapatrier la totalité des industries nécessaires à son indépendance en matière de médicaments.

Dans ce contexte, une autre approche peut être envisagée. Il est temps d’explorer les leviers contractuels et de dépasser la défiance réciproque avec l’industrie pharmaceutique pour instaurer un cadre partenarial prenant en compte les besoins des industriels et des acteurs publics. C’est dans ce cadre que la France pourra progressivement s’affranchir de la logique de dépendance et reprendre le contrôle de ses approvisionnements.

Les modalités contractuelles à explorer sont nombreuses :

  • Planifier les besoins afin d’offrir une visibilité accrue aux industriels leur permettant de s’organiser en s’appuyant sur des engagements anticipés, fermes et durables.
  • Réinventer la création de valeur en fonction du risque, la recherche du prix le plus bas ne doit plus être le seul critère d’achat. Il est impératif d’intégrer la création de valeur environnementale, sociale, ou encore la valorisation d’une réelle sécurité et la diversification de nos sources d’approvisionnement.
  • Inventer de nouvelles formes de contrats publics avec la réservation de capacités de production ou encore le pilotage de producteurs par voie contractuelle sont autant de pistes à explorer pour maintenir notre contrôle sur l’approvisionnement, sans pour autant relocaliser toute la production.

Pour lire la tribune complète (source Les Echos)


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