Mon hôpital s’équipe en pathologie numérique

Témoignage

« La vague de la numérisation et de l’IA en anatomie et cytologie pathologiques n’en est qu’à son début. »

« La pathologie numérique s’est imposée depuis une quinzaine d’années dans le domaine de la pédagogie aux étudiants en médecine, offrant des possibilités de partage sans précédent, avec des lames consultables en mode asynchrone ou tous ensemble au même moment, étudiants et enseignants.

De la même manière, beaucoup de projets de recherche utilisent depuis plusieurs années les possibilités de relectures offertes par des plateformes mutualisées entre chercheurs.

Dans le domaine du soin et du diagnostic, la montée en puissance des lames virtuelles a été plus lente, freinée initialement par des volumétries de stockage importantes et des coûts d’investissement perçus plutôt comme des surcoûts. Les besoins d’échanges entre pathologistes pour obtenir des avis sur des cas difficiles ont ouvert la porte de la pathologie numérique à but diagnostic mais c’est clairement l’arrivée de l’intelligence artificielle dans tous les champs de la société, y compris en santé, qui a tout accéléré. Les perspectives offertes par l’I.A. ont en effet apporté une raison évidente pour l’acquisition d’équipements désormais considérés comme des investissements incontournables, tant pour le service aux patients que pour l’attractivité des structures professionnelles ACP.

Dans nos hôpitaux de APHP nord, nous sommes en cours d’implémentation de la pathologie 100% numérique, avec une mise en production prévue début 2024. Cette réorganisation en profondeur de nos activités permettra à 4 services ACP de CHU de travailler avec une même base de lames virtuelles, permettant des synergies multiples.

La vague de la numérisation et de l’I.A. en ACP n’en est qu’à son début. Au-delà des effets d’annonces, il faudra privilégier sur le moyen et long terme une montée en charge évaluée par les sociétés savantes et toute la discipline, en maintenant un regard critique sur ces technologies grâce à des formations poussées des pathologistes. Nous avons beaucoup de travail devant nous ! »

Pr Philippe Bertheau, Chef du service ACP hôpital Saint-Louis, APHP Nord, Université Paris Cité, Président du Collège des Enseignants en Pathologie

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